5 - Mike le Requin blanc

( 11 janvier 2006 : Interview d'un requin blanc dans le Pacifique au large de la Nouvelle Calédonie)

- Euh, bonjour, bonne année ! ... Je travaille pour un journal de Marseille qui s'appelle Marseille La Cité.

- Tant mieux pour toi, et qu'est-ce tu m'veux ?

- Ben, je m'questionnais... Là, par exemple, t'es en train de déchiqueter un touriste, non ?

- Ouais, t'es vachement observateur toi ! Et alors ?

- Ben, je m'disais, c'est pas sympa tout de même, et puis t'en fous partout, c'est dégueulasse.

- Écoute, d'habitude quand je mange, c'est du propre. Mais là, j'ai envie que ça soit bien gore, parce que j'ai la haine. T'as besoin que j'te fasse un topo ?

- Ou...oui, juste un topo, ça ira...

- Et bien, ta putain de race, elle nous les brise, ou pour être plus précis, elle est en train de nous exterminer méthodiquement. Chez nous, on a pas de statistiques, mais je peux t'assurer qu'on est plus beaucoup sous mer.
Quand je veux trouver une femelle pour faire tu sais quoi, il faut que je prenne une année sabbatique, voire deux, parce que y'en a pratiquement plus !!!
Et quand je veux trouver des potes, c'est pareil.

- Oui ça, j'te crois. Nous on a des statistiques, et ils disent que vous en avez plus pour longtemps. Mais tu crois que c'est la bonne solution, de s’énerver comme ça ?

- J'en sais rien et j'en ai plus rien à battre. C'est un peu tard pour la réflexion. On va pas attendre d’être canonisés à titre posthume, parce que ça aussi on en a rien à battre. Au début, on a essayé de se faire discret, pour voir, mais maintenant, même le plus con d'entre vous y s'pointe avec son fusil cure dent et y vient nous piquer notre nourriture sous l'nez, en plus de nous exterminer ! Ya plus moyen d’être tranquille. !
Et pourtant, je vais t'expliquer un truc : pour nous, bouffer un humain c'est pas rentable parce que vous êtes pas assez gras et qu'on perd plus de calories à vous croquer que ça nous en rapporte. Seulement, là, y'en a ras l'bol. Alors on attaque, on déchiquette, on nique la police, si tu me permets l'expression. Parce qu'on va pas se laisser buter en chantant des cantiques de martyrs, sans vouloir offenser ta religion.

- Mais pourtant je t'assure qu'on prends des mesures de protection internationales à votre égard !

- Sans blague ! Et ben t'as qu'à venir dans nos bancs et tu verras qu'on est de moins en moins chaque année. Et comme on veut pas finir comme les indiens d'Amérique, nourris au whisky dans des réserves ou des piscines pour nains, on va t'en broyer un max de tes congénères bipèdes mous avant d'y passer tous, et c'est tout !
Bon, t'as d'autres questions ?

- Non...non non, et puis je viens d'me rendre compte que j'ai des trucs urgents a faire alors je vais te laisser. Salut, hein, respect...

- Ouais, c'est ça, casses-toi.