Après un débat sur Le Media

Publié le par L'idrealiste

J'ai suivi ce soir un échange d'1h45 environ entre 4 gilets jaunes, une journaliste et un chargé de recherche CRNS au CERAPS (présenté comme politologue), sur Le Media. Un point de désaccord central est apparu nettement. Le chercheur, par ailleurs acquis à la cause des Gilets Jaunes, tentait en permanence de ramener le débat dans des cadres de pensées « classiques » : il parle des « nécessaires conflits partisans », d'« alliances » et de « stratégies » pour « battre des adversaires », alors que les gilets jaunes présents lui disent qu'ils ne veulent que travailler ensemble tels qu'ils sont pour améliorer la vie des gens ; il évoque la « nécessité » de poser la question du racisme notamment, pour « rassembler plus » mais en même temps pour « affronter les questions qui fâchent », quand ils affirment que ces questions ne servent qu'à diviser et ne sont en réalité pas des préoccupations centrales.

 

Le mouvement des gilets jaunes, en refusant ''instinctivement'' les cadres de pensées binaires imposés et les thèmes clivant brandis à dessein par les politiciens et les grands médias notamment, déstabilise ces deux derniers avec efficacité.

 

Je pourrais peut-être résumer ainsi leur posture : nous voulons une plus grande répartition des richesses et une évolution conséquente des institutions et de la démocratie, ces questions nous unissent, et nous aurons bien assez le temps ensuite, pour, éventuellement, nous écharper sur des questions d'immigration (par exemple).
Avec le pari sous-jacent que cette question précise du racisme et de l'immigration, une fois la meilleure répartition des richesses et l'évolution démocratique mises en branle, aura perdu la presque totalité de sa substance, qu'elle n'a en fait que parce qu'elle est mise en avant et instrumentalisée par la classe dominante et les partis politiques.

 

Simplement, le mouvement remet la fameuse ''question sociale'' (l'humain) au centre du débat, là où elle devrait être toujours, non pas comme une question ''de gauche'', mais comme la question toujours centrale, qu'on soit plutôt progressiste ou conservateur, de droite ou de gauche, etc.
 

Dare dare, il nous faut de nouvelles institutions et une nouvelle constitution, qui ne sacralisent plus la « propriété privée », la « souveraineté nationale », le président ou l'organisation hiérarchique et bureaucratique de l'état, mais qui sacralisent enfin le citoyen et ses droits effectifs.

 

Social or not to be, that is the question !

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