1 - Premiere victoire

Publié le par eric marquez

(recit 100% veridique)

6 heure du matin. Je me leve tel un acteur de Mission impossible, et j'enchaine les gestes techniques qui font deja de moi un aventurier legendaire. Tout est d'une precision diabolique : aller pisser, me regarder dans la glace, aller mettre mes chaussettes, revenir aux toilettes tirer la chasse, finir de m'habiller, verifier mon sac pour la huitieme fois, laisser tomber le petit dejeuner vu l'heure qu'il est, fermer la porte de l'appartement sans bruit (car je suis heberge) et descendre l'escalier de l'immeuble a pas de loup, remonter l'escalier en trombe et ouvrir la porte a toute volee pour aller prendre mon passeport pose sur le lit puis claquer la porte de l'appartement et devaler l'escalier en me cassant la gueule, ...

A trois cent metres de la gare et malgre l'heure matinale, je degouline de sueur. Je decide judicieusement de ralentir le pas, afin de savourer mes derniers instants a Marseille, et d'avoir l'air cool. Le train est bien la. Je le vois tres nettement. Il s'eloigne, l'air tres cool lui aussi, mais sans moi dedans...

N'etant pas encore vraiment reveille, j'oublie de paniquer et me dirige vers un taxi. Pour Nice, c'est 300 euros ! J'en cherche un autre, a tout hasard, tout en reflechissant efficacement, tel un acteur de Mission Impossible : " Il faudrait que je trouve une solution tres rapidement, ce qui me permettrait de resoudre mon probleme tres rapidement, et du coup je serai plus dans la merde. Ouais, c'est ca..."

Je tombe sur un chauffeur de taxi sympathique qui me dit : " Bon, vient, on va reflechir en route"
En fait, c'est lui qui reflechit a haute voix tout en conduisant : " Je peux t'amener a l'entree d'autoroute, mais ce qui ya, c'est qu'apres ca bifurque pour Toulon ou pour Aix, alors pour les gens ca va etre complique de te prendre en stop, en plus a l'heure qu'il est... ou alors, j'essaye de le rattraper ton train, mais si je le loupe a chaque gare, en plus que je sais pas ou y s'arrete moi ce train, imagines, c'est un coup a nous mener jusqu'a Nice ca ! Non, c'est pas bon. Ou alors..., ou alors. Attends, j'ai une idee ! Tu sais pas ce qu'on va faire, on va aller jusqu'au rond point pour l'entree d'autoroute, et la je vais t'arreter une voiture... ouais, c'est ca qu'on va faire"
Je me sens tout petit dans le siege en cuir a cote de mon sauveur. C'est bien de se sentir au chaud dans une bonne voiture. Mais je commence a emerger et je pressens que son plan est foireux...
Il s'arrete effectivement en plein milieu du rond point, descend de son taxi, et fait de grands gestes aux rares voitures qui passent... et qui ne s'arretent pas.

Au bout de 10 minutes de ce manege, je suis completement reveille et decide de prendre les choses en main. Je lui suggere de m'emmener jusqu'au premier echangeur d'autoroute, a trente cinq kilometres de la, d'ou je pourrais faire du stop.
Il y arrive en 15 minutes, a une allure effroyable. Quand je le quitte, c'est a mon tour de le reconforter, car il s'est tellement investi dans l'affaire qu'il est maintenant abattu, pensant que je n'arriverai jamais a temps.

En deux heures et deux voitures, agrementees de discussions passionnantes sur mes futures destinations, j'arrive finalement a l'aeroport de Nice, avec 20 minutes d'avance sur le train ! J'ai toujours le generique de Mission Impossible dans la tete, et je m'y crois trop !!

Merci a toi, ami chauffeur. Tu es un marseillais comme je les souhaiterais tous : une grande gueule avec un grand coeur.

Publié dans VOYAGE

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