La langue cochonne

Publié le par eric marquez

La langue est comme la femme, elle rêve d’être pervertie par quelqu’un qui en prenne la responsabilité, du moins quant à l’initiative. Et dés lors, elle vous ouvrira les portes d’un univers profond et mouvementé. La comparaison avec la femme nous fait pressentir avec quelle subtilité il faudra procéder.

Par exemple, on ne pervertit pas une femme en lui faisant voir un film pornographique. Enfin, ça dépend. De même, on ne la pervertira pas en se montrant machiste, quoique, ça dépende.

 

Bref, le plus simple est de foncer dans le vif du sujet. Car souvent, un trop grand respect pour la langue nous privera des nombreuses utilisation qui en peuvent être faites. Mais si certain, alors, se mettent à taper sur la langue comme des sourds, c’est qu’ils n’auront rien compris à ce que je viens de dire. Nous appellerons ces gens-là : des crétins.

Il faut abuser de la langue à dessein, par titillement des formes, bien que l’objectif final soit, on s’en doute, de toucher au fond.

 

Ainsi, l’on peut varier les positions, essayer tous les sens possibles, détourner la fonction première du sujet, puis de l’objet, puis des attributs. Nous n’hésiterons pas à jouer sur les formes féminines et masculines, à user de tous types de propositions, à nous mettre en condition autant par des aspirations que par les désocclusions orales sonores (on ignore souvent l’importance de l’oral avant de coucher son sujet sur le papier, de même que l’on tend à méconnaître le papier comme support possible), à être ordurier, à nous servir de crochets…

Qu’importe au passage que le sujet traité soit vierge de toutes exploration ou non.

 

Et alors souvent, lorsque tout semble n’avoir plus ni queue ni tête, nous tenons précisément le bon bout, nous sommes proches soudain du jaillissement fécond, et c’est foutrement jouissif, si je puis m’exprimer ainsi.

 

Vous vous demandez sans doute jusqu'où l'on peut pousser dans les rapports avec la langue. Très loin. Il suffit de bander dans tous les sens ses capacités imaginatives, de fouiller avec enthousiame les moindres recoins de la matrice langagière, bref, de la pervertir.

Publié dans BLABLA

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article